
Christina McAnea : "Les soins devraient être un droit humain et un service public".
Mar 17, 2025
Lors de l'événement parallèle organisé par les Global Unions et intitulé "Droits des femmes au travail, justice sociale et démocratie", Christina McAnea, Secrétaire générale d'UNISON, a souligné l'urgence de reconnaître les soins comme un droit humain autonome.
Dans le cadre de l'événement syndical mondial organisé en marge de l'UNCSW69, intitulé "Women's Labor Rights, Social Justice and Democracy", Christina McAnea, Secrétaire générale d'UNISON, a souligné l'urgence de reconnaître les soins comme un droit humain autonome et la nécessité de renforcer les services publics afin de garantir des conditions de travail décentes aux personnes qui exercent cette fonction essentielle.
La réunion, qui s'est tenue le vendredi 14 mars, a rassemblé des dirigeantes syndicales, des représentants gouvernementaux et des représentants d'organisations internationales afin de discuter de l'impact des crises actuelles sur les droits du travail des femmes et de proposer des stratégies pour leur protection. La discussion a porté sur les menaces croissantes qui pèsent sur les droits humains et du travail, sur la nécessité de renforcer les services publics et sur l'urgence de politiques qui reconnaissent les soins comme un droit fondamental.
La lutte des syndicats pour la dignité du travail de soins
C. McAnea, Représentante du plus grand syndicat du Royaume-Uni et de l'Internationale des Services Publics (ISP), a souligné que l'ISP a toujours défendu la reconnaissance des soins comme un droit humain qui ne devrait pas être conditionné par la réalisation d'autres droits. Dans ce contexte, elle a fait référence à deux approches clés dans l'arène internationale : l'avis consultatif actuellement détenu par la Cour interaméricaine des droits humains (CIDH) et le cadre développé par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains. Alors que ce dernier lie le droit aux soins à la garantie d'autres droits, la CIDH a différé sa prise de position sur la question de savoir s'il devait être reconnu comme un droit autonome.
Dans son intervention, C. McAnea a souligné que la privatisation des services de soins a entraîné une précarisation croissante des travailleurs.euses du secteur. "Lorsque les services ne sont pas publics, les entreprises et les sociétés font passer leurs intérêts avant les droits des travailleurs.euses, qui sont confronté.e.s à des conditions de travail inadéquates, à de faibles niveaux de professionnalisation et, dans de nombreux cas, ne sont même pas légalement reconnu.e.s comme des travailleurs.euses formel.le.s", a-t-elle déclaré. Ce manque de protection, a-t-elle ajouté, laisse de nombreux travailleurs.euses sans accès aux droits fondamentaux du travail, exposé.e.s à la violence et aux abus.
L'une des questions les plus urgentes qu'elle a abordées est la situation des travailleurs.euses migrant.e.s du secteur des soins, dont beaucoup sont soumis.es à des restrictions de visa qui les lient à leurs employeurs et les exposent à des conditions d'exploitation extrêmes. " Les travailleurs.euses migrant.e.s sont soumis.es à des restrictions de visa, l'employeur est le bailleur, et ils.elles sont amené.e.s dans le pays avec des promesses qui ne sont pas tenues, y compris en ce qui concerne les conditions dans lesquelles ils.elles sont logé.e.s, partageant des lits dans les espaces où ils.elles travaillent également", a-t-elle dénoncé.
Pour relever ces défis, C. McAnea a présenté le travail qu'UNISON effectue avec le gouvernement britannique pour créer un service national de soins, une initiative qui vise à établir des normes minimales pour tous les travailleurs.euses du secteur, qu'ils.elles soient employé.e.s dans le secteur public, privé ou à but non lucratif. "En tant que principal syndicat du pays, nous travaillons avec le gouvernement pour faire en sorte que les soins deviennent un système national et que les travailleurs.euses du secteur bénéficient de normes minimales, y compris en matière de rémunération, applicables à l'ensemble du secteur", a-t-elle expliqué.
Un débat aux perspectives mondiales
L'événement a vu la participation de Gloria de la Fuente González, Sous-Secrétaire du Ministère des Affaires étrangères du Chili, qui a souligné l'importance des politiques publiques pour garantir l'égalité des droits du travail ; Mary Ann Abunda, de la Fédération internationale des travailleurs.euses domestiques, qui a dénoncé l'exploitation des travailleurs.euses domestiques dans différents pays ; et Sweeta Azimi, de l'Union nationale des travailleurs.euses et des employé.e.s d'Afghanistan, qui a abordé la crise des droits du travail dans les contextes de conflit.
Emanuela Pozzan, de l'Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné le rôle des normes internationales dans la protection des droits des travailleuses, tandis que Jessica Isbister, de la Fédération internationale des ouvriers du transport, a insisté sur la nécessité d'améliorer la sécurité et les conditions de travail des femmes dans les secteurs historiquement précaires.
Parmi les intervenant.e.s gouvernementaux, Lord Collins of Highbury, Représentant du Royaume-Uni, a souligné l'importance de la législation pour lutter contre la violence sexiste sur le lieu de travail, tandis que Nadine Molloy, de l'Internationale de l'Éducation, a présenté des stratégies visant à éradiquer la discrimination dans le secteur de l'éducation.
L'événement s'est clôturé par les interventions de Jemimah Njuki, d'ONU Femmes, et de Dino Corell, de l'OIT, qui se sont accordé.e.s sur l'urgence de transformer ces débats en politiques publiques concrètes.